Pour arriver à vivre de sa pratique, il faut apprendre à porter plusieurs chapeaux, comme l’a rapidement compris la joaillière Gabrielle Desmarais. «J’ai longtemps pensé que de réaliser des bijoux visuellement intéressants serait suffisant pour en faire un métier… mais non!» Désormais solide dans sa propre carrière — elle a remporté plusieurs bourses et résidences en plus d’enseigner à l’École de joaillerie de Montréal depuis 2018 —, elle démystifie le fonctionnement et la pertinence des subventions aux artisan·es.
Au Québec, de nombreuses subventions appuient le travail des créateur·rices des métiers d’art avec une démarche artistique. Apprendre à naviguer dans cet univers peut grandement vous aider à soutenir votre pratique. Ces sommes peuvent notamment couvrir des frais de location d’atelier, financer une période de perfectionnement ou encore, subvenir à vos besoins pour vous laisser l’espace pour créer et expérimenter. Voici ce qu’il vous faut savoir pour trouver vos repères dans ce processus.
L’enjeu du temps, une motivation à soumettre un dossier
L’entrepreneuriat exige parfois de mettre de côté sa pratique pour se consacrer à une foule d’autres choses, de la comptabilité à l’administration en passant par la gestion des opérations. Mais en vous éloignant trop longtemps de ce qui vous anime comme artisan·e, vous risquez d’y perdre la flamme. Pour la garder bien vive, il vous faut libérer votre horaire. Si les heures ne s’inventent pas, elles se récupèrent grâce à l’obtention d’un précieux soutien financier.
Les types de subventions à considérer
Au Québec, les organismes subventionnaires les plus communs en métiers d’arts sont le Conseil des arts du Canada (CAC) et le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Ils offrent quatre volets de soutien.
- Studio et résidences, pour bénéficier d’un lieu de création à New York ou à Paris, par exemple;
- Bourse de déplacement, pour couvrir votre transport, notamment si vous êtes invité·e à un événement national ou international;
- Bourse de perfectionnement, pour peaufiner une technique ici ou ailleurs dans le monde;
- Bourse pour production d’œuvre, pour compenser le temps nécessaire à la préparation d’une exposition, entre autres.
Quel que soit le soutien que vous espérez obtenir, gardez en tête que votre projet doit d’abord et avant tout être de nature artistique plutôt que commerciale.
Les conditions à remplir
Avant toute chose, il vous faudra valider votre admissibilité aux subventions. Les exigences varient, mais une constante demeure: vous devrez détenir le statut d’artiste professionnel·le. Il se résume en quatre critères.
- Vous considérer vous-même comme artiste professionnel·le;
- Créer des œuvres originales;
- Être reconnu·e par vos pairs, ce qui peut être attesté par un prix remis par ceux-ci ou l’adhésion professionnelle au CMAQ;
- Bénéficier d’une diffusion publique de vos œuvres dans un milieu, encore une fois, reconnu par vos pairs (une galerie, par exemple).
Si vous ne touchez pas une subvention, ne baissez pas les bras. N’hésitez pas à contacter l’organisme pour essayer de comprendre pourquoi cette fois-ci n’était pas la bonne. Les explications vous aideront à ajuster le tir à l’avenir. Rabattez-vous sur votre plan B de financement. Et réjouissez-vous lorsque les étoiles sont bien alignées: l’obtention d’une bourse entraîne un effet d’engrenage et pourra vous donner un coup de main pour en recevoir d’autres!