Rédaction : Nancy Landreville
Photo portrait : Sonia Grenon

«Chaque création a une histoire à raconter»
Ysaline Lannes, designer de mode, couturière, styliste et costumière a cumulé plus de 10 ans dans l’industrie de la mode et de l’habillement avant de démarrer son entreprise en 2021. La fondatrice de 1ER MAI surcycle principalement le denim, le jeans, «des matières qui vieillissent bien.» Soucieuse de l’environnement, elle privilégie la fibre naturelle aux fibres synthétiques. Elle pousse la récupération dans toutes les sphères possibles : même les déchets métalliques seront utilisés et réintégrés dans ses prochaines créations.
Finaliste du prestigieux prix François Houdé 2024 et lauréate du concours des jeunes designers de mode francophone 2024 (France), la designer redonne de la valeur aux vêtements, qu’elle repère elle-même ou qu’on lui apporte, en créant de petites séries de plus grande qualité à partir d’anciens morceaux de vêtements. Elle peut aussi créer des vêtements sur mesure selon les désirs de sa clientèle.
Voilà la trame commune qui dicte les choix des collections de 1ER MAI, « il y a une sorte d’attachement affectif. Les gens gardent leur jeans. Il y a une histoire, les gens les ont depuis longtemps et ils ne veulent pas les donner n’importe où.»
Il était une fois, une gentille dame qui possédait de somptueux et nobles saris indiens aux motifs raffinés et tissés à la main. Hélas, les saris étaient inutilisés. La gente dame ne savait que faire des ces belles pièces teintes avec des pigments naturels et brodées avec des fils de soie, d’or et d’argent. Ne voulant pas les jeter ou les donner sans savoir ce que le destin leur réservait, Ysaline, entrepreneure innovante aux doigtés habile, visualise qu’elle peut fabriquer de magnifiques blousons aviateurs qui porteraient en eux l’âme des saris désormais transformés et qui évoqueront les origines indiennes de son grand-père…à découvrir sur son site Web.

Quels sont les points forts de ton passage à l’Accélérateur ?
Le fait que ce soit ailleurs ça permet un pas de recul. «Devoir quitter Montréal pour aller s’installer le temps d’un week-end à Lac-Mégantic a été un gros changement, parce que comme entrepreneure, on ne s’arrête pas.»
La connexion et le partage. «On était vraiment une super belle cohorte et être entourés de gens qui ont d’autres savoir-faire et qui travaillent avec d’autres matériaux» a enrichi son parcours professionnel. L’Accélérateur «c’est comme avoir un collègue qui est toujours là, avec nous, qui nous accompagne.»
Écouter sa petite voix intérieure. Ysaline avait déjà plusieurs formations en entreprenariat à son actif, cependant le programme lui a permis de raffiner sa ligne directrice tout en étant accompagnée dans sa réflexion et «d’écouter davantage sa petite voix intérieure, de faire plus de place à la créativité et à ce qui nourrit le cœur du projet. Ça n’a pas toujours été facile.»
L’importance de la marque. La créatrice a aussi appris à faire davantage confiance à ce qu’elle devait communiquer sur son image personnelle, sur l’image de l’entreprise «d’aller vraiment chercher ce qui est unique à nous même et ce qui vient nous animer et essayer de le transmettre à travers notre marque et notre univers.»
Bénéficier du coaching pour se développer
«Mariouche [Gagné] a une drive incroyable et elle a plein d’idées. Elle pense à des opportunités auxquelles tu ne penserais pas. Elle a vraiment cette vision entrepreneuriale. Avec Sonia [Dumont], elle m’a donné des trucs pour désamorcer des situations et de l’aide pour les prises de décision afin de diminuer mes doutes.»
Comment as-tu apprécié tes séjours à Lac Mégantic?
«Lac-Mégantic est un lieu chaleureux. Nous sommes vraiment chouchoutés et pris en charge. C’est presque être en vacances. On a l’impression d’être dans un tout inclus, car on prend soin de nous afin de nous libérer l’esprit pour qu’on puisse se concentrer sur le développement de notre entreprise.»

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